LES PRÊTS ETUDIANTS

Poursuivre des études supérieures coûte une certaine somme d’argent. Il faut financer inscriptions, livres, logement, transports, repas, vêtements, et accessoirement ordinateur, loisirs, véhicule… Malheureusement, les parents, les bourses de l’enseignement, les petits boulots ne suffisent pas toujours pour régler l’addition. C’est à ce titre qu’un prêt étudiant peut être sollicité auprès d’un organisme bancaire.

 

Le prêt étudiant est un prêt de trésorerie, réservé aux étudiants âgés de 18 à 25 ans (voire 30 ans pour les cursus longs), destiné à financer tous les frais importants occasionnés par les études. Les taux qui sont réservés aux étudiants sont plutôt attractifs (taux nominal de 4 à 6%). Pourquoi ? Parce que les banquiers se servent de ces prêts pour fidéliser une nouvelle clientèle. C’est en effet à l’âge des études supérieures que 60% des jeunes étudiants ouvrent leur premier compte bancaire, et qu’il est plus facile de conquérir un jeune étudiant que de soustraire un client à une banque concurrente.


Le garant (ou la caution): Souvent obligatoire, c’est la personne responsable qui devra se substituer à vous dans le cas où vous ne parviendriez plus à rembourser les échéances de l’amortissement. La plupart du temps, il s’agira de « caution parentale ». À vous donc de les convaincre, et ensuite de convaincre le banquier. Tout est différent, bien-sûr, si vous pouvez justifier de ressources suffisantes, stables et durables.

Pièces à fournir : Pièces d’identité de vous et du garant, justificatifs éventuels des dépenses et des revenus de l’étudiant, justificatifs des revenus et des charges du garant (salaires, loyer, etc.), photocopie du livret de famille.

Montant du prêt : il dépend de votre demande et de l’établissement bancaire. Il peut varier entre 1500 et 30 000 €. Comme chaque établissement bancaire propose des prêts étudiants, il ne faut hésiter à comparer les différentes offres, pour la simple raison que les étudiants ne sont pas tous logés à la même enseigne : plus la formation s'avère être prestigieuse (ex: HEC, Polytechnique), plus le montant prêté sera important et moins le taux élevé. Également, les conditions d'un prêt seront plus intéressantes si vous êtes plutôt en fin de cursus qu’en 1ère année de fac. Le montant dépendra aussi, hormis la qualité de votre dossier de demande, de la solvabilité de votre garant.

Versement du prêt : il s’effectue sur votre compte bancaire par virement. Il est tout à fait possible, plutôt que de demander le versement de votre prêt en une seule fois, de demander des versements progressifs en trois fois, par exemple pour financer vos 3 années d’études supérieures, au moment où vous devez acquitter les frais de scolarité. Plusieurs avantages à cette possibilité : meilleure gestion de votre part de la somme globale (vous n’êtes pas tenté de tout dépenser) et  réductions des intérêts à verser.

Durée du prêt : il varie de 12 à 60 mois, et dans certaines conditions, elle peut être supérieure à 60 mois.

L’amortissement : c’est la mensualité que vous devrez rembourser. Elle se décompose en deux parties :

            - le remboursement du capital emprunté (amortissement du capital)

            - le remboursement des intérêts (amortissement des intérêts)

Il est par ailleurs nécessaire que le montant de vos remboursements ne représente pas plus de 30% de vos futurs revenus, ou de ceux de la personne qui effectuera les remboursements (vos parents par ex.). C’est le banquier qui se charge de ce calcul.

Le taux : variable lui-aussi en fonction de l’établissement bancaire. Il varie également en fonction de la filière choisie et du niveau d’étude. Vous pouvez le négocier avec votre banquier. N’oubliez pas qu’un prêt étudiant est plus avantageux qu’un prêt classique. Démarrant la plupart du temps à environ 6%, vous pouvez le faire tomber à 4,5%, voire même 4% ! C’est ce que l’on nomme « taux nominal » car il ne comprend que les intérêts. Le TEG (Taux Effectifs Global) est cependant plus significatif car il est en plus composé des assurances et des autres frais imposés (frais de dossier).

            - un prêt à taux fixe ne conduira à aucun changement des conditions du prêt même si les taux d’intérêt augmentent dans les 5 ans, suite par exemple à un mauvais environnement économique.

            - un prêt à taux variable est susceptible de changer dans le temps, à la hausse comme à la baisse en fonction de la conjoncture économique. Il peut donc vous être aussi bien favorable que défavorable. Mais cette option est plutôt déconseillée dans un prêt étudiant.

 Coût total du crédit : C’est le montant total que vous devrez rembourser au final, tout compris, en plus du capital emprunté (assurance, frais de dossier…).

Conditions de remboursement du crédit :Pour la plupart des banques, le remboursement s’effectue sous la forme d’un paiement différé partiel. C'est-à-dire que le remboursement est divisé en deux parties :

            - la phase de différé : le client ne paye au départ que les intérêts et l’assurance,

            - la phase d’amortissement : le client va payer les échéances classiques comprenant l’amortissement, les intérêts et l’assurance.

La franchise : Elle définit la période pendant laquelle vous n’avez rien à rembourser. Votre intérêt est de négocier le début des remboursements qu’à partir de la fin de vos études. Mais attention ! Plus la franchise sera longue, plus courte sera la durée des remboursements. En effet, la durée d’un prêt est égale à la somme de la durée de la franchise et de la durée du remboursement.

L’assurance : elle est obligatoire. Elle couvre les risques de décès, d’invalidité permanente et absolue, et d’incapacité de travail.

Le remboursement anticipé : Partiel ou total, il n’est pas possible pendant la période de franchise, mais seulement pendant la période d’amortissement. Le plus souvent, un préavis d’un mois sera exigé. Il vous suffit de faire un courrier à votre banque pour demander le remboursement total ou partiel de votre crédit.

Rétractation : À chaque fois que vous signez un papier, vous disposez d’un délais de réflexion de 7 jours pour vous rétracter et de ne pas donner suite, à condition d’adresser à votre banque une lettre recommandée avec accusé de réception. Ainsi que pour le remboursement anticipé, c’est la loi Scrivener qui vous protège.

Frais de dossier : Nombreuses sont les banques qui comptabilisent des frais de dossier, mais ces frais peuvent très bien être ramenés à zéro au cours de la négociation, surtout si vous faites jouer la concurrence.

Désormais, vous êtes armés pour négocier un prêt auprès d’une banque.

                                               


© Jean-Michel DIEBOLT – publié dans le MAG J n° 1 – mai 2004